Tour d'horizon des mouvements écolos

Tout l'été, on te propose des ressources pour affiner ta culture écologique et on te présente un mouvement militant écolo par semaine.

Ecologie radicale

L'écologie radicale a été instituée par le norvégien Arne Naess. Il s'agit de repenser notre rapport à la nature : elle est un tout, et non pas simplement "l'habitat de l'homme". On parle de dé-centrer l'Homme de la vision du monde pour "construire une société basée sur la coopération et la complémentarité, au sein et ­entre les espèces." Ce mouvement pense que l'Homme a des devoirs moraux et juridiques envers la nature, et que l'organisation sociale actuelle, le capitalisme, nuit à la nature et à la survie de l'Homme. L'écologie radicale veut résoudre le problème "à la racine" en sortant du capitalisme et de la course aux technologies. Selon ce mouvement, on peut pas sortir des contradictions écologiques et sociales tant que la production ne vise que l'augmentation du profit. Agriculture intensive, nucléaire, prédation sur les ressources naturelles, perte de sens du travail, besoins artificiels créés pour consommer donc nourrir le capitalisme, croissance... Nous devrions donc repenser ces comportements et les valeurs humaines, afin d'instaurer une nouvelle distribution des ressources. Enfin, dans cette vision, l'écologie radicale conteste toutes les formes de domination ou d’oppression, qu’elles soient inter-individuelles, inter-éthniques ou inter-générationnelles.

Locavorisme

Le mot "locavorisme" a été promulgué par l'américaine Jessica Prentice en 2005, lanceuse du mouvement avec 3 amies. Le locavorisme est un mouvement écologié de consommation : il consiste à consommer un maximum d'aliments produits à une distance restreinte de son domicile, c'est-à-dire 100 à 250 kms, en privilégiant les produits frais et de saison distribués en direct-producteur.

Les objectifs du locavorisme sont :

- Mieux maîtriser les conditions de production
- Limiter la pollution induite par le transport
- Lutter contre les méfaits de la monoculture et maintenir la diversité des paysages,
- Respecter la saisonnalité des aliments et consommer frais, pour une meilleure qualité nutritive = une alimentation plus saine
- Rémunérer les producteurs au juste prix en réduisant le nombre d'intermédiaires,
- Soutenir l'économie locale (agriculture, artisanat et industrie), donc l'emploi local
- Limiter le gaspillage alimentaire et des déchets

La décroissance

Concept développé dans les années 70, la décroissance est une notion qui remet en cause l’idée selon laquelle la croissance des richesses produites conduit à développer le bien-être social.

La décroissance est différente des modèles de croissance verte. Ce dernier affirme qu’il est possible d’allier croissance économique et développement durable grâce aux évolutions technologiques. Les partisans de la décroissance pensent, eux, que l’utilisation d’une ressource entraîne son épuisement et qu’aucune évolution technologique ne peut contrer ça. Pour eux il est essentiel de ralentir la croissance économique au risque de voir des dégradations sur l'environnement.

Le minimalisme 

 

➡ Si tu souhaites en apprendre un peu plus, voici notre article sur le minimalisme et comment se lancer.

➡ Nous te conseillons également le livre "Se libérer du superflu" si tu veux creuser le sujet. 

 

 

L'écoféminisme 

 

Ce mouvement a été développé dans les années 80 aux Etats-Unis pour répondre à la menace de la guerre nucléaire entre l’URSS et les Etats-Unis.

Des centaines de femmes ont organisés des blocages de centrales, des sit-in… Une des actions les plus spectaculaires est la Women’s Pentagon Action, en novembre 1980, où environ 2000 femmes se sont réunies devant le Pentagone. Les écoféministes font le lien entre la destruction de la nature et les différentes formes d’oppressions des femmes. Par exemple, 85% de la main d'oeuvre textile de la fast-fashion est féminime. Les femmes exercent 80% du travail de la terre mais ne sont propriétaires que de 5% de celles-ci. En France ce mouvement est peu développé, mais depuis ces dernières années, la situation change : plusieurs textes écoféministes sont en republication.

 

 

➡ Notre article sur le rapport entre le féminisme et la consommation responsable. 

 

 

Le zéro déchet 

 

Le Zéro déchet consiste à revoir nos façons de consommer pour réduire notre impact environnemental.

L’important est de réduire à la source les déchets que nous produisons, en allongeant la durée de vie de nos biens et de repenser notre consommation dans une logique d’économie plus circulaire.

 

Le recyclage n’est pas la solution aux enjeux actuels, voilà pourquoi le zéro déchet s’impose aujourd’hui. Les déchets sont un problème car ils ne sont pas assez recyclés. L'enfouissement engendre des émissions de méthane dû au manque d'oxygène, tandis que l'incinération envoi du CO2 dans l'air. En France, 50% des déchets sont incinérés, 30% sont enfouis et seulement 20% sont recyclés. Réduire ses déchets est donc essentiel.

S'engager dans un démarche zéro déchet est simple : consommer de seconde main, éviter les emballages superflus pour les fruits et légumes, ramener sa lunchbox au travail… Autant de petits gestes qui contribuent à la démarche zéro déchet !

 

➡ Notre article pour se lancer dans le zéro déchet ! 

➡ Si tu veux te renseigner encore plus, le livre complet "Zéro déchet - Le manuel d'écologie quotidienne" qui donne des conseils pour aborder au quotidien le zéro déchet.

➡ Pour les plus jeunes, on te conseille "Les Zenfants zéro déchet", un guide complet destiné aux enfants. 

 

 

L'écologie des pauvres

L'écologie des pauvres est un courant de pensée qui admet que les populations pauvres sont plus concernées par l’écologie que le reste de la population. Développé dans le livre de Joan Martinez Alier, "L’écologisme des pauvres", ce concept contrebat l’idée que les pauvres sont d’avantage préoccupés par leur pouvoir d’achat, que par l’écologie. Les populations qui voient leur habitat naturel détruit par la surproduction et la surexploitation se sentent davantage concernées par les questions environnementales. Elles voient leurs ressources essentielles disparaître pour les gains du capitalisme. Des gains dont elles ne voient pas la couleur. Ces populations sont donc d'autant plus engagées dans la préservation de l'environnement, car ce sont leurs moyens de survie, leur habitat et leur santé qui est mis en danger.

L'écologie politique 

L'écologie politique est une pensée qui met l’accent sur la prise en compte des problématiques écologiques dans l’action politique. Apparue à la suite du club de Rome dans les années 70, dans ce concept, l’écologie est au coeur de la société et de la politique. En France, René Dumont se présente en tant que candidat à l’élection présidentielle de 1974. Il place l’écologie au coeur de son programme. L'écologie politique cherche à développer la conscience de l'empreinte polluante de l'être humain sur les milieux, y compris dans ses aspects culturels, structurels, politiques, sociaux, et sociétaux. Plus récemment, lors de son discours à l’ONU, la jeune militante Greta Thunberg a interpellé les politiques sur leur inaction quant à l’urgence climatique.

➡ Si le sujet t'intéresse, nous te conseillons le livre "Comment l'écologie réinvente la politique ?".