Faut-il devenir végétarien/vegan pour changer le monde ?

 Quand on adopte un régime ou un mode de vie vegan, l’entourage pense que le problème se situe dans le fait de tuer des animaux. C’est souvent faux, ou très partiel : le véganisme propose un projet de société bien plus global, de protection des animaux bien sûr, mais aussi de notre santé et celle de la planète.

Zoom sur l’impact du véganisme afin de répondre à LA question qui nous taraude : les vegan peuvent-ils changer le monde ? Le véganisme est-il la solution au réchauffement climatique, à la prolifération des cancers, à la famine ?

 

Des terres agricoles destinées à nourrir les bêtes, destinées à nourrir l’homme…?!

En 50 ans, l’industrie carnée s’est envolée. Aujourd’hui, un Français consomme en moyenne plus de 85 kilos de viande par an, soit deux fois plus que la génération précédente. On note tout de même une légère tendance à la baisse depuis 2014, notamment sur la viande bovine. Avec de telles quantités de viandes consommées, il n’y a pas 36 solutions : on sur-industrialise la production.

Cette sur-industrialisation n’est pas sans conséquences pour l’environnement. Aujourd’hui, presque 3/4 des terres agricoles sont destinées à la culture de céréales pour nourrir les bêtes, elles-mêmes destinées à nourrir l’homme. Pas très “circuit-court” ! 1 kilo de viande nécessite la culture de 7 à 12 kilos de céréales. De fait, l’élevage est responsable de 70 % de la déforestation mondiale. Soit l’équivalent de 7 terrains de football détruits chaque minute.

Elle produit également presque 15% des émissions de gaz à effet de serre (en cause : l’engrais pour les cultures et la digestion des ruminants), se plaçant tout juste devant le secteur du transport (avions inclus). L’élevage intensif est aussi responsable de 20 % des émissions de méthane, un gaz 23 fois plus néfaste sur l’effet serre que le CO2. Enfin, l’eau pâtit aussi de cette sur-industrialisation : elle est polluée à la fois par l’épandage du fumier et par le rejet des pesticides et des engrais. Pour preuve, le phénomène des algues vertes en Bretagne est imputable à l’élevage porcin intensif de la région.

 

Alors faut-il arrêter de manger de la viande pour sauver la planète ?

Chez Dream Act, on a fait nos calculs : sans tout arrêter du jour au lendemain, si l’on diminue tous notre consommation de viande de moitié, on réduit  la déforestation de 35 % et l’émission de méthane de 10%. Ca équivaut à manger de la viande une fois par jour, quand Anses préconise d’en manger 3 fois par semaine pour notre santé. Une marge de progression à privilégier à tous points de vues !

Quant aux autres produits d’origine animale, arrêter de consommer du miel voudrait dire supprimer l'apiculture et donc réduire terriblement le nombre d’abeilles sur terre (déjà en dégringolade du fait des pesticides). Or, nos amies les abeilles sont essentielles à la biodiversité et au développement des cultures. Ce qui est primordial, en revanche, c’est de revoir le mode d’exploitation de certaines ruches qui maltraitent les abeilles, pour cause de sur-industrialisation...

 

La souffrance animale, une réalité silencieuse mais pas inéluctable

Nombreux sont les vegans qui rejettent totalement l’idée d’exploitation animale, c’est-à-dire d’utiliser l’animal, tel un objet appartenant à l’homme, et non tel un être sensible. Si pour d’autres l’exploitation ne pose pas de problème en soi, ce sont les conditions de vie et le bien-être animal qui importent, autant que la manière dont il est abattu.

Les vegans peuvent ils changer le monde

On ne peut aujourd’hui plus nier les conditions d’exploitation et d’abattage terribles de l’élevage intensif. Bien que réglementées, les méthodes sont peu respectées car pas assez rentables : l’industrie abat 2100 bêtes par minute en France, soit 3 millions par jour.  En 2017, ⅓ des 263 abattoirs français ont reçu un avertissement. En vrac : les bêtes sont surmenées et parquées dans des enclos trop petits, - ton studio à Paris est leur palace - ; éclairés artificiellement - la majorité ne verront jamais la lumière du jour - ;  beaucoup souffrent lors du transport - et n’arrivent parfois pas vivants - ; puis à la mise à mort. L’âge d’abattage est d’ailleurs effarant : 5 ans en moyenne pour une vache laitière qui peut en vivre 20, entre 12 et 18 mois pour une poule à l’espérance de vie de 8 ans, et record à six mois pour le cochon qui vivrait normalement jusqu’à 12 ans.

Pourtant, nombreux sont les éleveurs qui prennent soin de leurs bêtes et qui exercent une agriculture bienveillante ! Mais la réglementation fait qu’ils ne peuvent eux-mêmes abattre leurs bêtes : une fois passé les portes de l’abattoir, il n’y a plus que la confiance qui les lie à cet intermédiaire. Et le label bio de certains abattoirs, ne change, hélas, pas grand chose concernant les méthodes létales : seul le transport est davantage contrôlé. Le vrai problème est le manque d’information et de transparence sur les conditions de ces lieux où les journalistes ne sont, par exemple, pas les bienvenus…

 

Et la santé ?

L’homme n’a pas besoin de manger autant de viande qu’il en consomme actuellement. Il est établi que l’abus de viande rouge, notamment, engendre une augmentation des risques d’arthrite, de cholestérol et de maladies cardiovasculaires. L’OMS a récemment décrété que les charcuteries, viandes transformées et viande rouge seraient “(probablement) cancérigènes”. 50 grammes de charcuterie par jour augmenteraientt le risque de cancer de près de 20 %. Le diabète de type 2, lui, pourrait être prévenu voire inversé par un régime végétalien riche, car il fait diminuer le taux de sucre dans le sang. Mais il faut bien comprendre que la diminution ou la suppression de viande qui est bénéfique pour la santé lorsqu’elle est complétée par l’augmentation de la consommation de céréales, légumineuses, fruits et légumes !

Quant à la problématique des carences, elle est culturelle ! On n’est finalement pas habitués à penser aux apports de ce que l’on mange, on mange par habitude. Une cuisine végétalienne raisonnée et équilibrée n’a pas plus de risques qu’un régime lambda de favoriser les carences. Le fer est présent dans de nombreux aliments, et la facilité à se retrouver carencé dépend du métabolisme de chacun. Le seul vrai risque réside dans le manque de vitamine B12, qu’on ne trouve que dans les produits animaux, et qui oblige certains vegans à se supplémenter… comme n’importe qu’elle femme lambda peut se supplémenter en fer ou un homme en vitamine C.

 

Doit-on tous devenir vegan ?

Pas forcément. Ok, on développe :

Chez Dream Act, on est convaincu que tout est une question de bon sens, de mesure, de raison. Il faut trouver l’équilibre et poser ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas.

Du point de vue environnemental, arrêter la viande qui vient de loin ne rime à rien en France si l’on continue d’importer avocats et fruits exotiques en masse. Certaines productions de fruits et légumes comme le soja sont épuisantes en ressources. Une agriculture mesurée, en pâturage d’herbe, et non pas dévoreuse de soja et céréales, limiterait l’impact sur la planète. Le bétail, lorsqu’il n’est pas enfermé, permet également l’entretien des terres et leur fertilité ! A côté de cette agriculture bienveillante, réduire sa consommation de viande sans forcément la supprimer aurait plus d’impact sur l’environnement que d’arrêter de prendre la voiture.

  

Concernant le bien-être animal, le véganisme peut-il changer le monde ? Oui, puisqu’il prône la non-possession de l’animal par l’homme. Mais des conditions de vie et d’abattement décentes et raisonnées seraient déjà une nette amélioration… Possible uniquement si chacun se pose la question d’où vient le steak qui est dans son assiette, et si notre consommation de viande diminue. Si on continue cet élevage intensif qui tue 3 millions d’animaux par jour, combien faut-il de planètes réservées aux pâturages ? Même dans de bonnes conditions, produire autant de viande n'est pas viable.

Chaque espèce en chasse une autre, mais l’homme a l’avantage de la conscience de ses actes et leurs conséquences : il pourrait alors être chasseur, sans être cruel.

Le véganisme n’est pas LA solution, mais UNE solution, parmi d’autres actions dont la nécessité ne fait que croître. La consommation est le choix de chacun : des choix qui engagent, qui sont personnels. Il est surtout important que chacun soit conscient de ce qu’il consomme. Et décide en conséquence et en accord avec lui-même. Être vegan est une façon d’agir, à son échelle. 

 

 

 

 

Cécile P.

Article rédigé par :

Cécile P.

Les avis de la communauté

Aucun commentaire pour le moment

Donnez votre avis

×
Produit(s) suggéré(s)
{{item.brand.name}}
{{item.name}}
Aucun produit ne correspond à cette recherche.
Webzine
{{item.title}}
Aucun article ne correspond à cette recherche.