Greenwashing : comment décrypter le vrai du faux

Packaging vert, "zéro pesticide" par ci, "naturel" par là. Quand en réalité, ce n’est pas tout à fait le cas… Le "greenwashing" ou "éco-blanchiment" a le vent en poupe depuis bien trop longtemps… Cette technique de communication est utilisée par certaines entreprises qui veulent faire passer leurs produits ou services pour écolos ou "verts" afin de mieux les vendre. Sans pour autant mentir – au risque de se faire épingler par l’ARPP (Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité) -, mais en mettant subtilement en avant des indications parfois trompeuses.

Du vert, s’il-vous plait !

L’exemple typique : l’utilisation de la couleur verte sur les packaging pour donner une impression de "naturel". Autre "astuce" des "greenwashers" : insister sur ce qu’un produit contient (100 % naturel) ou ne contient pas (sans parabens, sans huile de palme…) sans citer les ingrédients nocifs tout de même présents. Certaines entreprises sont allées jusqu’à créer leurs propres "labels" : le label "Eco2" de Renault par exemple, mis en avant il y a quelques années, pour identifier des véhicules moins polluants que… d’autres véhicules de la marque.

Globalement, de nombreuses marques – aux impacts sur la planète parfois douteux - vont insister sur leurs petites initiatives éco-responsables dans leur stratégie de communication pour qu’on les identifie à cette action (exemple : beaucoup de pub pour une gamme de vêtements "durables" mise en place par un géant de la fast-fashion).

Greenwashing - Fast fashionLa mode émet 1,2 milliard de tonnes de CO2 chaque année.

La mauvaise nouvelle, c’est que du greenwashing, il y en a un peu partout. On peut se faire avoir en achetant son shampoing, ses chaussures, son nettoyant pour les WC ou ses yaourts. La bonne nouvelle, c’est qu’on a listé quelques conseils qui te seront bien utiles pour ne pas te faire "greenwasher" !

1. Vérifier la composition des produits

Pour l’alimentation, ce sera les ingrédients. Pour les cosmétiques ce sera les composants. Et oui, on le sait, pas facile de savoir ce qui est bon pour nous et ce qui ne l’est pas… On te conseille tout de même de bien lire les étiquettes avec en tête notamment ces quelques composants qu’il faudra veiller à éviter :

  • les perturbateurs endocriniens qui peuvent bloquer l’action naturelle de nos hormones, tels que biocides, bisphénol (BPA), benzène, paraben, silicones, triclosan, phénoxyéthanol, ether, BHA ;
  • le silicone qui bouche les pores et peut également être un perturbateur endocrinien. Exemples : mots finissant par -cone, -one, -conol, -xane tels que modimethicone, polysiloxane, cyclopentasiloxane, cyclotetrasiloxane, cyclomethicone, dimethicone ;
  • les sulfates ou SLS (lauryl, sulfate de sodium, ALS…) qui peuvent causer irritations et démangeaisons ;
  • les phtalates également perturbateurs hormonaux ;
  • les polymères (PEG, PPG, polyéthyléneglycol, propylène, cellulose, polypropylène, crosspolymer), dérivés de la pétrochimie ;
  • les paraffines ou huiles minérales, également dérivées de la pétrochimie ;
  • le triclosan (éther de diphényle d’hydroxyle, trichloro, carbanilide), possible cancérogène…

Pour en savoir plus sur les ingrédients à éviter et comment choisir tes produits, tu peux lire notre article Composition cosmétique : quels ingrédients éviter ?

2. Utiliser une application

Elle fera le travail de décryptage pour toi ! La plus connue : Yuka, qui te permet d’en savoir plus sur tes produits alimentaires comme cosmétiques. Il te suffira de scanner avec ton téléphone l’étiquette du produit pour en savoir plus sur sa composition et ses qualités (bon, excellent, mauvais ?).

Yuka

Yuka permet de donner des indications sur les aliments et les cosmétiques.

Pour les cosmétiques, tu peux également télécharger l’application QuelCosmetic lancée par l’UFC Que-Choisir ou encore INCI Beauty.

3. Faire confiance aux (vrais) labels

Des labels, il y en a plein. Mais tous ne se valent pas ! Voici quelques uns des labels dans lesquels tu peux avoir confiance.

Pour les vêtements, il existe notamment :

  • l’écolabel européen, qui garantit l’impact limité sur l’environnement du vêtement tout au long de son cycle de vie ;
  • GOTS (Global Organic Textile Standard) : même principe, et des fibres issues à 70 % de l’agriculture biologique ;
  • Biore : limitation de l’utilisation de pesticides lors de la culture du coton, coton issu en partie de l’agriculture biologique…

Pour les aliments, tu peux te fier au label AB (agriculture biologique), le plus connu, ou encore à Bio Cohérence, Nature et Progrès et Demeter (qui prend en compte les principes de la biodynamie en plus des critères de la bio). Et toi, ami-e épicurien-ne, on tu t’oublie pas, tu pourras aussi choisir une bonne bouteille de vin estampillée Biodyvin !

Pour les produits cosmétiques, tu peux regarder s’ils ont obtenu l’écolabel européen (et oui, toujours lui !), les labels Ecocert, Nature et Progrès ou Cosmébio.

Les produits multimédias sont également concernés : l’écolabel européen, Epeat pour les ordinateurs (limitation de la consommation d’énergie, composants en partie recyclables ou réutilisables), Ange Bleu pour les ordinateurs et les téléphones (batterie facilement, appareil facilement réparable…) permettent d’avoir quelques garanties.

Pour en savoir plus, on te conseille de consulter le site de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), qui liste les labels de confiance, pour de nombreux types de produits.

4. Suivre l’actu des assos et de la société civile

Et oui, dénoncer les pratiques des entreprises fait partie des combats menés par certaines associations, voire des mouvements lancés par la société civile. On pense notamment à celui mené par Fashion Revolution :#whomademyclothes (qui a fabriqué mes vêtements ?) tous les ans, autour du 24 avril – date anniversaire de l’effondrement du Rana Plaza, une usine de confection de vêtements au Bangladesh – appelant à plus de transparence de la part des marques de vêtements.

Who made my clothes©Green Parks

Dans la même veine, le collectif l’Ethique sur l’étiquette dénonce régulièrement les conditions des travailleurs dans les usines de grandes marques de prêt à porter (entre autres, Nike, Zara ou Mango).

Autres actions à suivre dans d’autres domaines : celles des Amis de la Terre, du WWF ou de Greenpeace contre l’utilisation excessive d’huile de palme qui épingle régulièrement certaines marques pour leurs pratiques douteuses en la matière.

Côté société civile, "Boycott citoyen" boycotte les marques trop peu respectueuses de la planète. Et tout récemment, les étudiants de grandes écoles et universités qui avaient lancé un "appel pour un réveil écologique" ont lancé une plateforme, où l’on peut notamment trouver un guide anti-greenwashing. L’objectif : aider les nouveaux venus sur le marché de l’emploi à trouver une entreprise pour laquelle ils aimeraient travailler !

5. Passer par… Dream Act pour faire ses achats !

Ok, tu as compris le principe, mais à la lecture de nos conseils, tu sens une vague de flemme monter en toi ? Pas de problème, ce travail de sélection de marques vertueuses, on l’a déjà fait pour toi, en choisissant pour la plateforme de Dream Act les vêtements, chaussures, cosmétiques, produits de la maison et autres objets utiles qui respectent au mieux l’Homme et l’environnement !

Dream ActTu peux trouver de nombreux produits écoresponsables sur Dream Act.

 

Gaelle Coudert

Article rédigé par :

Gaelle Coudert

@gaelle_coudert

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