De la fast-fashion à la mode éthique : confessions d'une ex accro du shopping

Vous pensez que la mode éthique, ça n'est pas pour vous ?

Vous vous dites que vous n'êtes pas prêt(e) à arrêter la fast-fashion et vos marques peu éthiques préférées ?

Vous ne vous imaginez pas acheter moins de vêtements sans vous sentir frustré(e) ?

Aujourd'hui, je vous parle de mon parcours d'ancienne accro-du-shopping qui n'a pas pas mis un pied chez Zara depuis plus de 2 ans :

"Je n'ai rien à me mettre"

Les virées chez Zara et H&M, ont commencé tôt. L'impression que je n'avais jamais rien à me mettre aussi - pourtant, mon placard débordait. J'achetais de nouveaux vêtements à bas prix aussi vite que je m'en lassais. Avec le recul, je remarque que les achats compulsifs apparaissaient souvent en période de blues. L'achat, notamment en mode ou beauté, peut servir à combler un manque : ça ne fonctionne qu'à court terme. La plupart de ces coups de tête ou bonnes affaires sont restées non portées dans mon placard, comme comme 68 % des vêtements des Français...

La sensation d'étouffer

Le déclic a été progressif. Je faisais attention à l'alimentation et aux cosmétiques pour ma santé. Mais la mode... ça me semblait bien trop dur. Je me suis laissée le temps, en commencant par moins acheter tout court. Ce sont ensuite les scandales comme le Rana Plaza et documentaires comme The True Cost qui ont commencé à me faire sérieusement réfléchir sur la provenance de mes vêtements, et les conditions dans lesquelles ils étaient fabriqués. J'aimais les vêtements, ok, mais à quel prix ? Certainement pas celui de la planète ou de vies humaines. Cette prise de conscience a été le premiers pas.

A côté, la maturité et les voyages ont fait naître en moi un sentiment nouveau : le découragement face à l'accumulation. Je me sentais étouffer parmi tous ces vêtements, cosmétiques et objets en général. Enfin, je m'en voulais de tant dépenser et gaspiller : 30 t-shirts à 10 € que j'ai porté 3 fois = 300 € en l'air. Aïe ! Finalement, je voulais surtout gagner en espace mental, en temps, en argent. C'est l'idée du minimalisme : utiliser ses ressources (temps, énergie, argent) pour ce qui compte vraiment. Posséder moins, pour vivre plus.

Une transition en douceur

Face à l'urgence écologique et sociale, et mon envie de désencombrer ma vie du superflu c'est décidé : j'abandonne la fast-fashion. Je commence faire un énorme tri par étape, radical pour une fois : tout ce qui ne me manquerait pas si je le perdais, ça disparait !

Alors étudiante, la mode éthique me semble inabordable et trop restreinte en termes d'offre. Je commence donc par écumer les friperies. Un jour je cherche mon premier emploi et je veux qu'il ait du sens : je craque pour Dream Act que j'intègre rapidement. Je découvre que les marques éthiques et stylée à tous les prix existent ! Si la tentation de tout acheter m'est passé la par tête, je me suis vite raisonnée en termes de budget et donc de besoins.

Quand "acheter moins" devient un plaisir

Aujourd'hui, j'ai compris mes priorités en matière de mode. Je veux des pièces qui durent, dans des matières en accord avec mes valeurs écologiques. Ce que j'aime le plus ? Adorer mes vêtements, donc ne porter que mes vêtements préférés. Passer l'hiver entre mes deux pulls chouchoux, c'est devenu le bonheur.

J'achète toujours, mais moins : les monticules d'objets dans les magasins m'angoissent. Je réfléchis avec soin à mes besoins et à l'impact que je souhaite avoir. Prendre le temps de choisir un vêtement qui me plaira longtemps et avec lequel je suis 100 % en accord me permet finalement de ne faire que des bons choix !

Quand je doute sur le besoin d'un vêtement, je me pose 3 questions :

- En aurez-vous encore envie dans 3 jours ?
- Pouvez-vous porter cette pièce avec 3 tenues que vous avez déjà ?
- Pouvez-vous le porter à 3 occasions différentes ?

Est-ce que mes anciennes habitudes mode m'ont manqué une seule fois ? Absolument jamais.