Mode de vie minimaliste : pourquoi et comment s'y mettre ?
09 oct. 2018
09 oct. 2018
Nos biens matériels pèsent 60 000 fois plus que l’ensemble des êtres humains sur la planète, d’après une étude américaine rapportée par Science News en 2016. Aujourd’hui, on pourrait recouvrir toute la surface la terre de 50 kilos d’objets par mètre carré. Des chiffres qui donnent le vertige, mais qui n’étonnent pas quand on sait qu’un foyer américain possède en moyenne 300 000 objets (étude Psychology Today, 2012).
Pourtant, les études sont unanimes : ce sont les expériences et le temps pour soi qui rendent heureux, non les biens matériels. (étude américaine, 2017)
Quand la prise de conscience commence, certains se tournent vers le minimalisme : « se contenter du minimum ». Il s’agit de désencombrer son environnement et de revenir à l’essentiel en revoyant sa façon de consommer d’abord, puis, plus globalement, sa façon de vivre. C’est utiliser ses ressources (temps, énergie, argent) à ce qui compte vraiment. C’est posséder moins pour vivre plus, entretenir les relations qui nous portent et se délester de ce(ux) qui nous pèse(nt), choisir les projets qui nous rendent heureux.
Très concrètement, si l’on trouve davantage de plaisir à passer du temps avec ses proches ou pratiquer une activité, pourquoi perdre son temps à la recherche de gadgets ? On ne parle pas de supprimer tous les achats plaisirs plus qu’utiles, mais simplement de leur redonner sens, poids et mesure, pour se concentrer sur ce qui nous procure réellement du bien. Mieux vaut-il « être », ou « avoir » ?
Il est intéressant de noter à quel moment l’on craque pour un achat impulsif, aux moments où l’on a envie d’acquérir. Bien souvent, ces pulsions sont liées à des périodes de blues, ou de manque de confiance en soi. Notamment dans la mode et la beauté : on achète pour se sentir mieux dans sa peau, mais l’excitation est éphémère. Reconnaître ces moments permet de les éviter par la suite : on s’éloigne des magasins quand on est déprimé !
Si la première étape de la mise au minimalisme est le tri, la seconde est la plus importante : changer ses réflexes de consommation.
La mode est l’exemple le plus parlant de ces réflexes d’achat à modifier :
C’est vrai pour la mode, c’est aussi vrai pour la maison : choisir du premier coup des ustensiles de cuisine sains, robustes et qualitatifs plutôt que de racheter des cuillères en bois chaque année, investir dans de la déco en bois, verre ou métal plutôt qu’en plastique, miser sur du linge de maison en matières naturelles et bio qui sont saines, résistantes et de qualité plutôt que du coton énergivore made in China ou de la viscose peu durable.
Il s’agit de garder le meilleur dans sa vie, avec ce questionnement de Grégory, blogueur minimaliste : « Pourquoi gardons-nous nos plus beaux vêtements pour les grandes occasions ? Pourquoi sortons-nous la plus belle vaisselle une fois par an ? Pourquoi ne profitons-nous pas de la vie pleinement ? Chaque jour est une fête. Chaque jour, nous méritons de porter nos vêtements préférés. »
Blouse en tencell, fibre naturelle issue de l'eucalyptus
5 règles :
On commence par le tri avec un défi, lancé par Joshua Fields Millburn qui a tourné l’excellent documentaire Minimalisme. Il propose de se défaire d’un objet par jour pendant un mois. "J'ai appris qu'en simplifiant ma vie, j'avais le temps de m'occuper de ma santé, de mes amis, de mon argent, de mes passions, que je pouvais me concentrer sur moi-même d'une façon qui fait sens " expliquait-il dans une conférence TEDx.
En marge de ce défi, pose-toi ces questions :
Un autre défi, complémentaire du premier : le packing. Emballer toutes ses affaires dans des cartons pendant x mois. Ainsi, on se rend compte de ce que l’on va vraiment chercher pour les utiliser, et on dit au revoir au reste.
Rappelle-toi le principe de Pareto qui explique que 80 % des effets sont le résultat de 20 % des causes. Sur ce principe, 20 % de tes possessions te procurent 80 % de bonheur, tu portes 80 % du temps seulement 20 % de ta garde-robe, etc.
Ici, on va privilégier l’usage à la possession. C’est parti !
On trie par catégorie, et non par endroit : c’est beaucoup plus efficace et exhaustif.
Le minimalisme dans l’assiette d'abord, se pratique en 6 conseils :
Au-delà de l’alimentaire, il s’agit de limiter les déchets au sens large :
Planche à découper en bois massif
On fait le tri : on repère quels sont les produits qu’on a jamais ouverts ou peu utilisés et pourquoi on les a achetés. On trouve une seconde vie à ce dont on ne veut plus (une crème hydratante périmée servira bien pour les mains ou les pieds). On n’accumule plus les parures de bain : 2 lots de serviettes par habitant suffit, + 2 pour les invités.
Au niveau des cosmétiques, on respecte le principe de less is more. Non, nous n’avons pas besoin d’une crème contour des yeux pour la paupière gauche et d’un fluide hydratant pour le menton !
On privilégie au contraire les produits multi-usage comme :
On revient aussi aux produits simples : un savon saponifié à froid plutôt que des gels douche agressifs et packagés, un shampoing solide bio naturel plutôt que 3 bouteilles spéciales + un après shampoing + un masque + un spray… On se rapproche des matières brutes et naturelles qu’on utilise sous toutes ses formes, par exemple :
- Le savon saponifié à froid, qui non seulement lave sous la douche mais qui peut aussi être fondu dans de l'eau chaude pour servir de lessive écologique
- Le vinaigre et le citron désinfectants qui font briller toutes les surfaces…tes cheveux inclus !
- Le bicarbonate de soude : nettoyant multi-surfaces, mais aussi détachant et anti-odeur pour le linge (à ajouter à ta recette de lessive, ou sous forme de cristaux). Il s’utilise aussi pour nettoyer les casseroles brûlées les contenants qui restent gras. Enfin, il est un déodorant naturel ultra-efficace, à tapoter au doigt sous l’aisselle.
Enfin, comme pour la cuisine, le minimalisme vise à réduire les déchets produits et les achats répétés. Pour ce faire, une alternative : opter pour des produits durables plutôt que jetables. C’est aussi un souci de moins pendant les courses !
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Concernant sa bibliothèque, il faut accepter l’idée que tous les livres ne valent pas forcément pour vous d’être relus. Si tu n’as jamais rouvert cet opus et n’en as toujours pas envie, donne-le sans états d’âme. Encore une fois, la règle de « on ne sait jamais » indique que tu n’en as pas l’utilité.
Pour les gadgets, souvenirs et éléments de décoration, c’est la même chose : questionne-toi pour chacun : pourquoi l’ais-je acquis ? pourquoi le garde-je ? est-ce que je l’utilise et l’aime réellement ?
Du côté des documents, passe aux factures et contrats numériques au maximum (banque, télécommunications, électricité, gaz...) Tu peux aussi numériser nombre de papiers que tu as déjà et dont tu souhaites/dois garder une trace. Pour être sûr de ne rien jeter d’essentiel, fais un tour sur le site service-public pour connaître les durées de conservation.
Fais le tri dans ta boîte mail ! Exit les newsletters qui ne t’intéressent pas, les comptes de réseaux sociaux dont tu n’as que faire, les relations virtuelles qui ne te manqueront pas : on désencombre aussi son cerveau ! Profites-en pour dépolluer ton espace numérique.
On en parle en détails dans l’article Mode éthique : conseils et basiques !
3 questions à se poser devant chaque vêtement ou accessoire :
« L’ais-je porté depuis un an? »
« Suis-je heureux(se) de le porter? »
« Est-ce que je chercherais à le remplacer si je le perdais ? »
Quelques tips au moment du tri :
Tu sais tout sur le minimalisme ! Et toi, tu en es oû dans cette démarche ?
Article rédigé par :
Cécile P.
Joan O.
Bonjour, bonjour Quelques corrections à apporter sur un très bon article : • "Dans la même veine : le beurre de coco." il s'agit plutôt de l'huile de coco • " tu portes 80 % du temps seulement 20 % de votre garde-robe" " ta" plutôt que "votre"