Quels vêtements doit-on favoriser en made in France et pourquoi ?

Consommer "made in France" est essentiel pour relancer l'industrie en France, préserver nos savoir-faire et soutenir l'emploi local. Un secteur a été particulièrement touché par la crise industriel : le textile. Pourquoi cette industrie autrefois considérée comme une spécialité française a-t-elle disparue ?

Quels sont les vêtements et les matières que nous devons consommer "made in France" pour relancer les filières ? 

 

Le textile, fierté nationale disparue

La déclin industriel français a débuté à la fin des années 70 jusqu'aux années 2000, période pendant laquelle l'industrie a supprimé 2 millions d'emplois. En cause : la volonté d'optimiser au maximum la production en découpant les étapes industrielles pour les externaliser. Concrètement, plutôt que de fabriquer un pantalon en entier dans une seule et même usine, on sépare les étapes de la découpe, du filage, du tissage, de la teinture, etc, et on les confie à des usines spécialisées dans chaque partie du processus. En plus d'externaliser, la mondialisation et la concurrence étrangère ont encouragés les entreprises à délocaliser massivement leurs usines vers des pays moins chers en termes de main d'oeuvre, et plus souples quant à la législation. Enfin, les évolutions technologiques ont à la fois réduit les besoins de main d'oeuvre et changé les modes de vie donc de consommation des clients.

La délocalisation du secteur textile n'a pas fait exception et s'est délocalisée dès les années 70, où métiers à tisser et ateliers de confection français ont filé vers l’Europe de l’Est et les pays méditerranéens, qui offraient une main d’oeuvre abondante et peu onéreuse. Accélération au début des années 2000 pour une raison principale : la fin des quotas sur les importants textiles en 2005, et l’entrée de la Chine à l’OMC. Ainsi, c’est l’accès pour les entreprises occidentales aux opportunités asiatiques : des matières premières très peu chères, une main d’oeuvre à bas coût, et des normes environnementales et sanitaires bien moins exigeantes. On peut alors produire plus, plus vite, et moins cher !

Ajouté au dumping chinois de l’époque (pratique qui consiste à vendre sur les marchés extérieurs à des prix inférieurs à ceux du marché national, ou inférieurs au prix de revient) ; c’est le boum des exportations et le début de la fast-fashion.

" À l’époque, même en France, il y avait encore des ateliers de découpe, de la confection. Mais tout a été balayé. "  expliquait Marc Honorédirecteur général du Centre Européen des textiles Innovants (CETI) en 2013.  « Ces prix bas étaient factices. Pendant dix ans, les enseignes du textile ont acheté à des prix extrêmement bas (et ont fait augmenter leurs marges). En Chine, les prix sont devenus normaux, basés sur le prix de revient » et l’industrie textile est partie vers d’autres pays à la main d’oeuvre discount : Inde, Bangladesh, Cambodge, Viêtnam… 

Selon l'Insee, entre 1996 et 2015, l’industrie textile française a supprimé ⅔ de ses effectifs salariés et 60 % des entreprises d’habillement ont disparu. La France importe aujourd'hui 75 % de ses vêtements et de ses chaussures. 

Pour relancer cette industrie au savoir-faire français, voici les vêtements à acheter “made in France” en priorité :

 

Le jean made in France

Le denim tient son nom de sa ville d’origine, Nîmes qui inventa une toile de coton mélangé résistant, plus tard teint en bleu indigo. Le modèle du “jean” en tant que tel, lui, a été imaginé par Levi-Strauss et Jacob Davis 2 siècles plus tard. Le savoir-faire du jean a connu un âge d’or en France : filateurs, teinturiers et tisseurs confectionnaient des dizaines de milliers de jeans par an. Jusqu’au jour où des marques leaders comme l’italien Diesel ou l’anglais Lee Cooper ont délocalisé leur production en Asie et au Pakistan pour baisser le coût de main d’oeuvre et ainsi augmenter les marges. Aujourd’hui, quelques ateliers existent encore en France qu’il est primordial d’encourager pour soutenir l’emploi et relancer le jean français : sans nous, ce best-seller mondial n’aurait jamais vu le jour !

Un jean français :

Le jean pour homme de Ecclo, filé, teint et tissé et détaillé dans les Vosges à partir de coton bio et recyclé

Le lin français

Le lin est une plante que l’on cultive massivement en France, et qui est transformable chez nous sur toute la chaîne de production… À l’exception de la filature, qui n’est plus possible depuis la fermeture de la dernière usine française en 2005 (Safilin). Aujourd’hui, le lin est majoritairement exporté en Chine...pour revenir en France une fois filé. Quel paradoxe ! Il existe cependant plusieurs filateurs européens, que nous pouvons soutenir dans nos achats : en Espagne, en Italie et en Pologne.

 

Des vêtements en lin filé pas loin :

Des marinières fabriquées en France à partir de lin filé en Italie : 

Marinière col bateau 100% lin - jaune moutarde

Des hauts en lin filé en Pologne :

Petit Haut en Lin Le Perle

Des baskets en lin recyclé :

La lingerie fabriquée en France

Si la France est depuis toujours reconnue comme le fleuron de la lingerie, elle n’a gardé aujourd’hui de son savoir-faire que le stylisme. Dans la fabrication des sous-vêtements, les matières et la conception importent plus que l’assemblage : ce secteur a donc été massivement, lui aussi, délocalisé. La délocalisation a cependant eu lieu dans des pays plus proches que le continent asiatique afin de maîtriser l’outil de production sur ces pièces plus complexes à réaliser qu'un simple t-shirt, par exemple.

Le plus gros symbôle du déclin industriel français en matière de lingerie ? La maison Lejaby, qui a défrayée la chronique pendant plusieurs années, jusqu’à être au coeur des apparitions politiques pendant les élections présidentielles de 2012. Aujourd’hui, seule la lingerie de luxe est encore produite en France, alors même que notre savoir-faire, l'accès à la matière et le matériel sont disponibles. 

Des marques qui fabriquent nos sous-vêtements en France :

Des sous-vêtements pour homme et femme en bambou et coton bio certifiés Oeko-Tex fabriqués à Paris :

Culotte verte bambou - fabriquée à Paris Boxer bleu marine en bambou - made in Paris

De la lingerie fine pour femme en dentelle de Calais, fabriquée à Angoulême. Fonds de culotte certifiés Oeko-Tex :

Shorty Velvette en tulle - Nougat

Un boxer et une culotte fabriqués dans le Nord de la France à partir de coton et de fil d'argent, spécialement conçus pour les peaux sensibles :

Boxeur apaisant homme - Gris chiné  Culotte apaisante femme - Gris chiné

 

La laine française

Nous détenons le troupeau de moutons le plus vaste d’Europe : entre 5 et 7 millions de bêtes de 60 races différentes. Paradoxe : seule 1% de cette matière est transformée en France. 99 % de la laine produite est exportée...pour être ré-importée sous forme de produits finis. Les marques de mode françaises, elles, utilisent de la laine importée d’Australie ou Nouvelle-Zélande, une aberration !

En effet, l’essor des matières synthétiques dans les années 80 a accéléré le désintérêt pour la laine, faisant chuter sa valeur sur les marchés internationaux. Le problème ? La laine était jusqu’alors la principale source de revenus des éleveurs de moutons. Aujourd’hui, les volumes produits étant trop élevés pour la production française, ils sont vendus à prix cassés au marché asiatique notamment, qui a l’embarras du choix : ce marché ne rémunère plus justement les producteurs. À titre d’exemple en 2017, le prix de vente de la laine brute oscillait entre 20 et 30 centimes le kilo ; cela ne rémunère même pas la tonte des moutons pour l’éleveur.

Pour que changer la donner, privilégions les filières de laine locales et encourageons les initiatives pour recréer ce secteur. 

 

Deux marques qui recyclent la laine en France

(Et c'est déjà pas mal pour garder le savoir-faire autour du tricot et de la teinture français(e)) :

Des pulls, gilets et ponchos pour femme en laine recyclée :

Gilet Blum

Des pulls unisexes en laine ou laine mérinos recyclée :

Pull laine recyclée - Made in France - Nikita - Marine - femme

 

 

Soutenons l’industrie textile française en commençant par ses plus grands atouts : le lin, la laine, le jean et la lingerie. L’Union des Industries Textiles enregistrait en 2018 une hausse de 1,7 % pour le secteur textile en France, ainsi que 0.9 % d’emplois en plus, après 40 ans de traversée du désert. Relançons l’industrie d’une mode qualitative, durable et made in France !

 

📖 A lire : les autres produits à favoriser en made in France en dehors du textile pour préserver nos savoir-faire et relancer l'industrie.

 

Tout sur le made in France : 

Le meilleur des marques du Made in France 

Le made in France pour toute la famille 

Les labels made in France 

Cécile P.

Article rédigé par :

Cécile P.

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