Laine bio ou éthique : ça existe ? La vérité sur la laine

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La laine est une matière animale chaude et duveteuse : il s'agit du "pelage" d'un mouton par exemple, que l'on va tondre puis teindre et filer pour la tricotter. La laine est la matière naturelle la plus chaude qu'il existe. Cependant aujourd'hui, les matières laineuses conventionnelles sont particulièrement peu recommandables, du fait de la cruauté des conditions d’élevage et de récupération de la laine. Nous n’entrerons pas ici dans les détails, mais nous invitons chacun à s’informer au préalable auprès de chaque marque dont il souhaite acheter un produit de laine. La laine éthique existe, mais elle est rare. La non-information sur les conditions d’élevage et de récupération de la laine n’est pas du tout bon signe dans ce domaine.

Comment est fabriquée la laine ?

La laine est récupérée sur les moutons à partir d'une certaine épaisseur. Elle est ensuite filée, teinte, triée seon sa qualité et ses grammes. A l'aide d'aiguilles, elle est tricottée pour devenir un lainage (pull, gilet, manteau, bonnets, gants, plaids, laine bio pour bébé, tissu laine bio, matelas de laine...) La laine est la solution idéale en termes de confort et chaleur dans le domaine textile. La laine vierge est une pure laine.

Les laines controversées :

L’angora

L’angora est un lapin au poil plus fourni en raison d'une mutation génétique naturelle. Ses conditions d’élevage sont similaires à celles de l’industrie de la fourrure. 90 % de la laine d’angora est en plus produite en Chine, où les poils sont arrachés à vif sur les lapins. Un récent scandale révélé par l'association One voice a d'ailleurs montré que même les productions françaises utilisaient ces méthodes cruelles. L’angora n’est donc pas une matière à privilégier dans une démarche responsable. De nombreuses marques de la fast-fashion elles-mêmes ont publiquement décrétées arrêter l’utilisation de l’angora.

La laine Merinos

Le mouton merinos provient notamment d’Australie. Le mérinos est un animal crée génétiquement par l'homme, les animaux ne perdent pas leur laine. Les conditions d’élevages sont, là encore, effroyables. La technique du mulesing est notamment décriée : découper, à vif, la queue et de larges bandes de peau sur l’arrière-train pour lutter contre les parasites. La cruauté continue lors de la tonte. Des militants de l'association PETA ont diffusé des images de tontes dans les fermes. On y voit les tondeurs frapper les moutons à coups de poings ou de tondeuse, leur cogner la tête contre le sol, les piétiner ; certains moutons saignent du nez ou des yeux, d'autres présentent des plaies ouvertes, plaies qui sont ensuite recousues sans le moindre anti-douleur ... La laine Merinos est donc à éviter au maximum quand elle n’est pas garantie sans cruauté (certaines marques certifient un sourcing de la laine sans pratique du mulesing). De nombreuses marques de la fast-fashion elles-même ont publiquement décrétées arrêter l’utilisation de laine mérinos provenant d’Australie - sans que l’on puisse encore aujourd’hui vérifier la traçabilité de la nouvelle laine utilisée.

Le cachemire

Le cachemire est la laine des chèvres Mongole. Leur élevage intensif et leurs conditions sont à leur tour particulièrement cruelles, où le shearling est notamment pratiqué : tanner la peau avec la laine intacte, impliquant l’abattage de l’animal. Les animaux sont tondus, privés de leur toison donc plus sensible au froid ainsi qu'aux maladies. De plus, avec l'augmentaton de la demande de cachemire, de nouveaux problèmes environnementaux et sociaux se posent. Celui de la désertification d’une part, car la chèvre a la particularité de brouter l’herbe en arrachant les racines, l’empêchant de se régénérer. Avec l'augmentation du nombre de chèvres, les zones naturelles sont abimées. D’autre part, les éleveurs qui ont vu leur salaire diminuer drastiquement en raison de la concurrence accrue pour satisfaire la demande.

Le mohair

Le mohair, quant à lui, provient principalement des chèvres angora en Afrique de Sud. Des vidéos PETA ont elles aussi révélées les conditions de vie et d’abattage insoutenables. Les chèvres étaient trainées par les cornes et la queue, suspendues tête à l'envers, tondues et tuées si elles étaient jugées trop peu rentables. Là encore, de nombreuses enseignes de fast-fashion ont par la suite annoncé renoncer à l’utilisation du mohair dans leurs collections. Si même ces marques s’y mettent, c’est dire l’ampleur du problème.

Le cas de la laine française :

La laine fabriquée en France a l'avantage d’un impact écologique bien moindre, mais les conditions de vie et de tonte des animaux ne sont pas assurées par le simple fait qu’il s’agisse d’élevages français - au même titre que la viande. Plusieurs associations ont révélé des conditions d'élevages cruelles. Il est donc important de se renseigner sur les conditions de fabrication de la laine française avant de faire un achat.

Les laines recommandées :

La laine de mouton shetland

Originaire d'Ecosse et plus précisement des Iles Shetland, ce mouton produit une laine très chaude et particulièrement résistante. Les moutons Shetland ne sont pas (encore ?) exposés à l’exploitation intensive et leur laine n’a pas besoin d’être tondue : elle tombe naturellement une fois par an, au printemps. Enfin, la laine produite ne nécessite pas forcément non plus de teinture car elle possède différentes nuances de couleur !

La laine d’alpaga

L’Alpaga est un mammifère proche du lama originaire d’Amérique Latine, qui produit lui aussi une laine particulièrement dense et touffue. Elle est légère et robuste. Sa large gamme de couleur allant du blanc au noir en passant par le marron, le beige et le gris, peut éviter l’utilisation de teintures. Encore préservé de l’industrialisation l’Alpaga est élevé en Bolivie ou au Pérou de façon traditionnelle, où il est tondu une seule fois par an, pour le prémunir des parasites. Dernier bonus pour l’Alpaga : c’est un animal écolo ! Il n’arrache pas la racine de l’herbe quand il broute, et ses sabots ne sont pas pointus, ce qui préserve les sols.

La laine labellisée Woolmark ou biologique

La certification Woolmark couvre les fils, les tissus et la plupart des articles d'habillement. La certification recouvre des exigences de qualité et garantie un animal sain et vivant.

La laine certifiée biologique garantie un élevage selon les normes de l’agriculture biologique : nourriture et fourrage bio, conditions d’élevage décentes. Les conditions d'abattage ne sont cependant pas inclues dans ce label, tout comme pour l'élevage animal à destination de l'alimentation.

La laine recyclée

Elle a l'avantage d'éviter la production d’une nouvelle matière : la filière de la laine industrielle n’est alors pas encouragée, et le gaspillage est évité. De nombreuses marques françaises recyclent la laine, ce qui favorise aussi l’emploi local.

La laine bio

La laine bio est rare mais existe : pure laine bio, laine bio naturelle, laire merinos bio ou encore laine bio des pyrénées à tricoter. Attention : des laines locales ne sont pas forcément bio, et une laine bio teinture naturelle n'est pas forcément locale.

Comment laver la laine ?

La laine est une matière naturelle, elle n'a pas besoin d'être lavée régulièrement : la plupart du temps il suffit d'aérer son pull en laine. Toutefois s'il faut laver de la laine, il faut privilégier une température basse (30° maximum au risque de voir son pull préférée devenir un pull taille enfant). Il faut également utiliser le programme laine ou linge délicat de sa machine à laver, et laisser sécher le pull à l'air libre, à plat.