La vente en ligne : écolo ou pas écolo ?

La vente en ligne est-elle plus écologique que le commerce en boutique ?

La question est complexe car elle dépend de nombreux paramètres difficiles à mesurer de manière optimale.

Bien sûr, les mastodontes de l'e-commerce sont désastreux pour l'environnement : parce que leurs produits sont fabriqués très loin de manière peu écologique, qu'ils sont sur-emballés et leur livraison toujours plus rapide au dépend de l'environnement. De l'autre côté, des sites de vente responsables peuvent être bien plus écologiques que des boutiques physiques : c'est le cas de Dream Act.

Le commerce en ligne est responsable quand il est local

Les petites marques éthiques locales n’auront jamais les mêmes moyens (ressources, finances, communication) que les grandes chaînes qui bénéficient alors des meilleurs emplacements, qu'il soient physiques (centre ville, centre commercial) ou en ligne (visibilité sur les moteurs de recherches ou en publicités).

Ainsi, ces commerces responsables vendent en ligne pour réduire les coûts d'une part, mais aussi pour toucher un plus grand nombre de personnes d'autre part. Ils peuvent alors continuer de se développer pour favoriser, à la fin, tout un marché responsable.

Il serait impossible aujourd’hui de démocratiser la consommation responsable au plus grand nombre via le commerce en ligne, notamment sur des sites comme Dream Act : le poids actuel de l’hyperconsommation non responsable est trop important.

Bonne nouvelleaprès la disparition progressive dans dans les années 90 à 2000 des petits commerces - dû à l'expansion des supermarchés, centres commerciaux et ZAC -, aujourd'hui la tendance s'inverse. Les grandes chaînes ferment des magasins physiques et la vente en direct-producteur prend de l'essor, notamment depuis le confinement.

Le commerce en ligne est responsable quand il réduit les emballages

Le cliché persistent de la vente en ligne VS en magasin ? "L'emballage du colis n'existe pas en magasin."
Faux ! Les magasins physiques reçoivent, eux aussi, leurs articles précautionneusement emballés (individuellement). Ils sont évdemment exposés aux clients sans leur emballage (le plus souvent plastique).

Le sur-emballage ou au contraire le no-packaging dépend en réalité de la marque elle-même et de ses valeurs environnementales. La mode ou les cosmétiques conventionnels ont par exemple tendance à sur-emballer sous prétexte de raisons "sanitaires" (le comble quand on sait que les ingrédients des crèmes issues de ces grandes marques ne sont pas sains...). Les marques éthiques, pour la plupart, réduisent les emballages au maximum ou choisissent des emballages produits ET des colis écologiques : zéro déchet, récupérés et réutilisés, recyclés, biodégradables ou encore consignables. 

Le commerce en ligne est responsable quand il limite les retours

En magasin, il y a beaucoup moins de retours qu'en ligne : les clients peuvent toucher voire essayer les produits. C'est là un réel mauvais point écologique pour l'e-commerce, qui nécessite une responsabilisation des distributeurs comme des consommateurs. Les marques, en donnant un maximum d'informations claires, accessibles, précises et utiles sur leurs produits ; et les clients en évitant les commandes multi-tailles et en posant toutes les questions nécessaires avant un achat.

 

Le commerce en ligne est responsable quand il a un système de livraison raisonné 

Il s'agit là du point le plus complexe dans la mesure d'impact entre magasin physique et boutique en ligne.

Il faut d'abord savoir que les magasins se font livrer des stocks eux aussi, qu'ils renvoient voire détruisent en cas d'invendus ou de produits défectueux - cela dépend encore une fois de l'éthique de la marque. Certaines marques proposent même des "Test & Retour", par exemple pour essayer un lit pendant 3 mois et l'échanger si ça ne convient pas : le premier est alors détruit.

Ensuite, il est aujourd'hui diffile de mesurer l'impact des transports des clients en magasin. Comment sont-ils venus : à pied, en voiture, en transport en commun ? A quelle fréquence ? Ont-ils centralisé leurs courses aux mêmes endroits, ou optimisés leurs trajets ?

De son côté, la vente en ligne permet la centralisation et l'optimisation en choisissant le bon partenaire de livraison. La Poste par exemple va optimiser à la fois les trajets, les secteurs de tournées, les volumes dans les véhicules... En revanche, une problématique peut-être la multiplication des passages du facteur : s'il vient chez toi 2 fois en ton absence, ce sont 2 trajets pour rien. Si l'on est peu à la maison, on peut alors opter pour une livraison en point relais, qui n'équivaut qu'à un trajet livrant plusieurs clients à la fois. 

Le modèle de livraison est également essentiel : un centre logistique géant comme Amazon multiplie les trajets entre les marques - le centre - les clients. Le circuit-court en revanche, qu'il soit en ligne ou en physique, limite les trajets en direct du producteur au client (comme sur Dream Act!)

Enfin, le type de livraison joue aussi. S'il est tentant de choisir des livraison express en dernière minute, le bon réflexe écologique est pourtant celui de l'anticipation et de la patience. En effet, ces livraison ultra rapides ne cherchent pas l'optimisation, mais bel et bien la rapidité : un camion quasi vide peut alors faire un Marseille-Lille en une nuit.

 

Le commerce en ligne est responsable quand il évite le stockage énergivore

Vente physique et centre logisitique géant du e-commerce = même combat. Il faut chauffer, climatiser, allumer la lumière, parfois utiliser des machines électroniques…

Un e-commerce éthique mutualise la logistique, ou envoie en circuit-court en évitant les hubs géants aux trajets inutiles. Enfin, le problème des stock est toujours le même : celui de la surproduction. Certains produits sont alors jetés avant même d'avoir été achetés. A contrario, les marques éthiques produisent en quantités raisonnées voire à la commande. Cela allonge certains délais de livraison, mais évite le gaspillage ET la surconsommation !

En conclusion :

Opposer vente physique et vente en ligne n'a pas de sens si l'on ne différencie pas les acteurs d'une consommation responsable des autres. Cela dépend donc en effet auprès de qui tu réalises tes achats.

Un produit éthique vendu au prix juste de manière responsable en ligne sera plus égoloqique qu'en vente physique, de la même manière que le circuit-court alimentaire est plus écolo que le supermarché.Un produit vendu en ligne fabriqué en France polluera toujours moins que le même article made in China disponible en magasin.

Le bon sens est de mise : acheter local à côté de chez soi à pied, c’est plus écologique que de faire venir le même produit d’un site internet. À l’inverse, prendre la voiture depuis la campagne isolée pour aller faire des courses est moins écologique qu’une livraison par un camion qui traite plusieurs clients en un seul trajet.

 

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Cécile P.

Article rédigé par :

Cécile P.

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