Un commerce responsable, ce n’est pas uniquement vendre des produits éco-responsables
Cette année voit fleurir les mots « green », « éco-responsable », « bien pensée » sur les vitrines et les pages d’accueil des géants de la distribution. Si l’aspect écologique et éthique de leurs produits nous laisse dubitatif.ve.s, une question reste en suspens : vendre des produits (soit-disant) responsables fait-il de nous un commerçant responsable ?
Vendre des produits français à prix cassés. Vendre des produits bio importés. Vendre de la mode dite “éthique” livrée en 24h.
Parce que ces pratiques sont la porte ouverte au greenwashing et à l’inaction collective, nous avons souhaité définir ce qu’est, selon nous, un commerçant réellement responsable.
1 - Avoir un modèle économique juste
Un peu de frais fixes par-ci, un brin d’abonnement par-là, une touche de commission en sus… il est très difficile pour une marque d’estimer précisément ce qu’elle paye à certains distributeurs.
Ces modèles économiques flous sont juteux pour les géants de la distribution en ligne, mais coûteux pour les jeunes marques engagées., il est très difficile pour une marque d’estimer précisément ce qu’elle paye à certains distributeurs.
Parce que la transparence est la garantie d’une collaboration équitable, notre modèle économique est simple chez Dream Act : pas d’abonnement, pas de frais fixes, pas de services additionnels, juste une commission, pensée pour permettre à tou.te.s de se développer convenablement.
2 – Sélectionner rigoureusement ses produits
Notre engagement en faveur des artisan.e.s engagé.e.s n’a pas débuté avec la crise Covid-19. Cela fait 5 ans - au démarrage à travers une association à but non-lucratif - que nous dénichons des jeunes marques éco-responsables, que nous analysons leurs matières et leur processus de fabrication et que nous distribuons uniquement des produits finement sélectionnés pour leurs impacts positifs.
On creuse, on s’interroge, on enquête. On est pour cela aidé de spécialistes, rassemblés dans notre comité étique. Cette sélection rigoureuse et authentique n’est clairement pas compatible avec une forte croissance. Les consommateurs exigent une offre large. Chez Dream Act, cette offre met du temps à arriver jusqu’au site, parce qu’on n'analyse pas l’impact d’une marque en quelques jours !
3 – Mieux penser sa communication
Promouvoir l’artisanat local et engagé... mais dépenser tout son budget en publicité Facebook et Google, ça ne vous semble pas incongru ? Si ces plateformes sont devenues indispensables à un commerçant pour se faire connaître, il n’est pour autant pas judicieux de baser toute sa stratégie de communication sur l'enrichissement de ces géants.
Par ailleurs, si ce produit “écoresponsable” est « bientôt en rupture de stock », ou « disponible uniquement pendant 12h », ou encore « soldé à 70% durant notre VIP week », rappelez-vous : ce n’est pas avec les vieilles recettes que l’on créera le monde de demain. Consommer responsable, c’est d’abord consommer moins, et uniquement ce dont on a besoin. Méfiez-vous donc de ces commerçants qui cherchent à créer constamment des besoins.
Pour faire connaître Dream Act, nous privilégions les partenariats avec d’autres acteurs engagés - fournisseurs d’énergies alternatives, banques éthiques, influenceuses.eurs de la consommation responsable -, le passage dans les médias et le bouche-à-oreille !
Encore une fois, nous nous développons moins vite, mais nous sommes droits dans nos bottes.
4 – Ne pas prendre ses clients pour des jambons avec des politiques de promotion bidons
En tant que membre fondateur du Green Friday - mouvement de lutte contre le Black Friday - et partisan des soldes justes, nous ne proposons pas de discounts alléchants. Quand on rémunère équitablement toute la filière de production et que les produits sont au prix juste toute l’année, il nous est tout simplement impossible de proposer une remise de 40, 50 ou 70%.
Ce n’est pas pour autant que nous n’avons pas à coeur de rendre la consommation responsable accessible à tou.te.s. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous travaillons depuis plusieurs mois sur une offre « Dream Act Pour Tous.tes ». Cette offre que nous lancerons début 2022 permettra à des personnes à bas revenus de bénéficier d’un paiement en plusieurs fois. Ils pourront alors s'équiper de produits zéro déchet pour éviter d’acheter régulièrement des produits à usage unique (hygiène féminine réutilisable, couches lavables, masques en tissu, bee’s wrap…).
Enfin, nous en sommes convaincus, pour gagner en pouvoir d’achat, il y a une solution plus efficace que d’acheter beaucoup de choses à prix remisés : acheter moins, mais mieux, des produits qui durent. Nos produits sont sélectionnés pour cette durabilité.
5 – Considérer ses collaborateurs
Quand certains martellent de grandes campagnes vidéo pour montrer que leurs salarié.e.s sont heureux.ses afin de faire oublier les mauvais traitements subis en pleine crise Covid-19... Nous nous contenterons d'un seul commentaire :
La considération de nos salariés vous implique aussi, notamment sur le service-après-vente. Chez nous, le SAV, ce n’est pas un standard à l’étranger ou une ligne déshumanisée, ce sont deux personnes : Kathleen et Manon. Et le soir et le week-end elles se reposent, pour mieux vous servir la semaine. Voilà pourquoi vous n’avez pas de réponse immédiate quand vous nous écrivez le dimanche matin.
6 – Établir une gouvernance participative
Derrière tout commerçant, il y a une entreprise. Celle-ci peut être plus ou moins bien gouvernée. Chez Dream Act, nous pourrions écrire plusieurs articles rien que sur nos engagements, mais nous pourrions résumer cela ainsi : notre objectif principal n’est pas la recherche du profit. Cela nous vaut l’agrément de l’Etat “Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale” (ESUS), qui exige cet aspect.
Nous ne sommes pas « anti-argent ». Nous en avons d’ailleurs besoin pour nous développer, investir dans notre site, créer des emplois... Nous avons toujours fait le choix de nous financer auprès d’actionnaires citoyen.ne.s : aujourd’hui Dream Act compte plus de 250 actionnaires – client.e.s, artisan.e.s, citoyen.ne.s, fonds éthiques - qui partagent nos valeurs et qui prennent part aux décisions stratégiques de l’entreprise.
Pas d’inquiétude, donc : les bénéfices générés par vos achats n’iront pas dans les poches d’actionnaires spéculateurs, et seront bien réintégrés dans la mission sociale de l’entreprise.
7 - Réduire son impact carbone sur toute la chaîne
En tant qu’entreprise, nous avons forcément un impact carbone : nous travaillons sur ordinateur, nous recevons des mails, nous créons des déchets alimentaires, nous possédons des bureaux… Nous avons listé tous ces éléments et avons fait en sorte de minimiser notre impact. Nous sommes donc dans des bureaux partagés entièrement éco-conçus, nos salariés viennent en transport doux, nous n’achetons du matériel informatique que de seconde main et nous bannissons le plastique à usage unique ! Bref, nous essayons d’être les premiers exemples d’un mode de vie responsable.
Surtout, nous prenons garde à notre pollution informatique. En tant que e-commerçant, c’est l’impact le plus important que nous pouvons avoir sur la planète : le poids de nos données ! Pour cela, nous effaçons régulièrement nos données, nous travaillons avec un hébergeur français qui compense son impact carbone et nous prenons garde à envoyer un nombre raisonnable d’e-mails.
8 – Bien choisir ses transporteurs
Il est évident qu’un e-commerçant doit faire attention à son packaging : bannir le plastique, éviter le vide, privilégier les contenants réutilisables. Mais il y également une réalité sociale à prendre en compte.
Alors que les transporteurs privés utilisent bien souvent des auto-entrepreneur.e.s payé.e.s au lance-pierre, devant prendre à leur charge l’essence et les éventuels PV de stationnement, la Poste est un service public assuré par des salarié.e.s. La plupart de leur flotte a été remplacée par des véhicules électriques et l’ensemble de leur impact est compensé. Voilà pourquoi nos colis sont envoyés en grande majorité par la Poste.
En savoir plus : La triste vérité des frais de port "gratuits".
9 – En finir avec le « toujours plus vite, toujours moins cher »
Alors que la livraison en 24h se généralise, nos villes suffoquent. 20% des émissions carbones sont liées au trafic des poids lourds en France et un quart des émissions de CO2 émis en ville est dû au transport de marchandises. La livraison express implique que les camions partent quasi vide. Mais comment reprocher au consommateur.rice de choisir ce mode de livraison ? C’est à nous, commerçant, de ne pas le proposer et de remettre le temps juste au centre de nos transactions !
Par ailleurs, le rôle d’un commerçant responsable est d’éviter les retours. Non pas en les interdisant ou en les faisant payer au client.e, mais en aidant au mieux à choisir sa taille et en donnant un maximum d’informations en amont de chaque commande. Chez Dream Act, nous recontactons autant que possible un.e client.e qui aurait passé 2 commandes d’une même paire de chaussures en différentes tailles, afin de l’aider à choisir la bonne et éviter le retour systématique.
En savoir plus : Le problème de la livraison "express"
10 – Progresser toujours
Le seul moyen d’avancer ensemble vers un commerce responsable est d’assumer ses limites et de chercher à les corriger. Pas de se vanter de vendre quelques petites collections engagées en continuant à promouvoir une consommation déraisonnée.
Alors chez Dream Act, on l’assume, nous ne sommes pas parfaits ! Nous avons encore beaucoup de chantiers à mener : rendre notre site accessible aux personnes malvoyantes, s’affranchir totalement de Facebook et Google pour nous faire connaître, aider nos marques à passer à un packaging zéro déchet, subventionner les personnes les plus démunies pour permettre à tou.te.s de consommer responsable sans compromis…
Mais nous avons un point commun avec tous les commerçants vraiment éthiques : nous faisons un peu plus que vendre des produits éco-responsables.
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Article rédigé par :
Diane Scemama
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