Noël made in France : récap de notre conférence

Dans le contexte actuel, il est plus important que jamais de soutenir l’économie française. Chaque année 1 Français sur 5 (87%)  achète uniquement sur internet pour les fêtes de fin d’année. Amazon représente 20% des ventes en ligne, alors que seuls 4% des vendeurs de la plateforme sont Français. Enfin, on sait que le budget moyen par citoyen est de 570€ à Noël pour 8,5 cadeaux : de quoi réallouer le budget au made in France !

Le 20 novembre 2020 se tenait notre 4ème conférence #LeVraiduFauxdelaConso sur le thème "Un Noël made in France, est-ce possible ?"

Plus de 50 personnes ont suivi l'intervention de : 

"made in France", ça veut dire quoi? 

Halte aux idées reçues : Jules Petras rappelle tout d'abord que seule la dernière étape de fabrication doit être fabriqué en France pour pouvoir être appelée "made in France" : cela n'empêche pas qu'il ait beaucoup voyagé lors de sa production ! Il est donc indispensable de s'intéresser à toutes les étapes de production. On peut pour cela consulter les "A propos" et FAQ des sites de marques, et poser des questions.

Attention aux mentions trompeuses et au marketing, qui s'apparentent à du madeinFrance washing : couleurs tricolores, nom français, appellations floues comme "fait avec amour en France", "imaginé/designé/conçu/dessiné en France..." Ca n'est pas illégal, mais c'est moralement discutable.

Pour ne pas se faire avoir : regarder l'appellation quant à la fabrication, les détails donnés ou pas sur la fabrication, et enfin la labellisation.

Trois labels de confiance :

 

A noter qu'un label coûte cher, les petites marques ne peuvent donc pas toujours se le permettre dès le départ. Il s'agit alors de bien se renseigner auprès de la marque et de décider de faire confiance, ou pas. 

🔎 En savoir plus sur les labels du "made in France"

 

Le made in France dans le textile

Aujourd'hui, 1 produit sur 100 en France est fabriqué dans notre pays (vêtements, mais pas que). Cela signifie que nous importons 90 % des produits textiles, notamment depuis l'Asie qui est le 1er producteur textile au monde. De plus, sur ces 10 % restant, toute la chaîne de production n'est pas forcément française comme nous l'avons vu précedemment : seul l'assemblage est réalisé en France, par exemple, mais pas les étapes de culture, tissage, filature, teinture...

Pour revaloriser l'ensemble de la chaîne textile en France, il faut travailler sur deux maillons : 

  • La matière première 
  • La filature, quasi inexistante dans notre pays aujourd'hui.

Concernant la matière première, le potentiel existe ! Tout d'abord, si nous ne pouvons pas faire pousser du coton - bien qu'une première initiative en ce sens existe -, nous cultivons 50% de la production mondiale de lin. Ensuite, nous disposons de nombreuses cultures de chanvre et d'ortie. Enfin, nos filières de la laine et du recyclage sont mal et sous-exploitées. Ces gisements de textiles sont immenses ! 

Concernant la filature, l'exemple du lin est criant : nous le cultivons et le tissons (parfois) en France...pour l'envoyer être filé en Asie, et revenir en France. Aujourd'hui, des investissements industriels commencent timidement pour recréer ce maillon manquant, comme l'entreprise alsacienne Velcorex qui utilise le financement participatif pour réimplanter une production de lin français globale.

On produit par exemple plus de 50% de la production mondiale de lin. On a également le chanvre, l'ortie, la laine... Nous avons des gisements de textiles immenses en France que l'on exploite pas parce qu'il nous manque le maillon de la filature.

Blouse écrue à festons en coton bio

Blouse en coton bio teint, tissé et filé en France. Conception artisanale à Paris

Le made in France en cosmétiques

La cosmétique est le 1er marché français et la France exporte 23% de la consommation de cosmétiques dans le monde. Cependant, en réalité, la composition du produit est le plus souvent réalisée en Europe, avec seulement l'étape du conditionnement qui est réalisée en France. Le packaging, qui représente une part importante du prix final, est quant à lui généralement fabriqué...en Asie ! 

Identifier les marques qui fabriquent réellement leurs cosmétiques en France est indispensable pour ne pas se laisser avoir par une "marque française" qui délocalise sa production.

Côté ingrédients, s'il existe des marques françaises utilisant les plantes de nos régions, il est encore compliqué de se passer de matières premières plus lointaines dans la cosmétique naturelle. En effet, au-delà du coût prohibitif des matères premières françaises, il faut savoir que certains ingrédients sont pour le moment difficilement remplaçables dans les soins naturels. L'huile de coco, par exemple, est utilisé comme tensioactif naturel = agent moussant, et ne présente aujourd'hui pas d'alternative naturelle satisfaisante. 

A l'inverse, certaines matières sur-exploitées ont largement de quoi être remplacées en France. L'huile de palme est par exemple le beurre le moins cher, mais sa culture de masse est destructrice pour les forêts comme pour la biodiversité, menacée par sa monoculture. C'est typiquement un ingrédient dont on peut se passer en France - nous possédons une grande diversité d'huiles, notamment grâce à l'olivier. 

Deux labels de confiance en cosmétique naturelle ET française : 

  • Slow Cosmétique : une mention qui observen non seulement l'impact sur la peau et la santé, mais aussi sur l'environnement, sur le marketing de la marque, et enfin la notion d’artisanat. Comme Dream Act, il a pour engagement de transmettre des informations, de rendre le consommateur acteur dans ses choix.
  • La Nouvelle Cosmétiquecréé par des savonniers Français, s'intéresse de près aux origine des ingrédients et à leur naturalité.

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Le marketing territorial : revaloriser l'artisanat local

Un outil de revalorisation du made in France : le marketing territorial. Il s'agit de faire connaître les savoir-faire des départements ou régions de France via un label ou une marque territoriale. 

Le département de Seine-Saint-Denis a par exemple créé la marque "made IN Seine-Saint-Denis" qui référence plus de 300 projets engagés du territoire : agriculture urbaine, alimentation, réemploi... Une application et un étiquettage ont été créés pour mettre en lumière ces initiatives et donner des espaces de visibilités pour permettre aux créateurs de raconter leurs histoires.

En Bretagne, il existe par exemple aussi un label régional Produit en Bretagne très exigeant sur la provenance et la fabrication de ses produits.

L'idée n'est pas de faire du régionalisme, mais de se reconnecter à son lieu de vie et de prendre le temps de découvrir les producteurs locaux, ce qui se fait sur son territoire. "Vous seriez surpris de découvrir, comme moi, que votre département est spécialiste des fleurs séchées !" raconte Axelle Poulaillon au sujet du 93.

Soyez curieux de regarder ce qu'il se passe à 1 km de chez vous !

 

Le prix du made in France

A la question du coût du made in France, Ludvina Sanchez de Pachamamaï rappelle " Le prix, c'est non seulement la qualité des produits, mais aussi les humains derrière la confection". Jules Petras renchérit "Il faut bien avoir en tête qu'une matière qui a été cultivée, récoltée, filée, tissée, confectionnée en t-shirt...ne peut pas être au prix d'1 kilo de tomates." Il précise également que d'après certaines études, la majorité des Français se disent prêts à payer 5% à 10% plus cher pour du made in France "et ça, on en est capables."

En effet, si la France ne sera jamais compétitive sur de la fast-fashion - car sa production est équitable en terme de rémunération -, elle peut l'être face à des marques textiles de moyenne / haut-de-gamme. Ces marques conventionelles importent des vêtements fabriqués dans des conditions peu éthiques pour les revendre à des prix 10 x plus élevés : c'est le principe de la marge... exhorbitante ! 

Le choix du made in France suscite un impact sur la marge : accepter de rogner dessus et vendre au prix juste. La marque de jeans français et éthiques 1083 a par exemple un positionnement de prix similaires à des marques de moyenne gamme Levi's.

Un cadeau made in France à petit budget pour sensibiliser au made in France ? La paire de chaussettes française !

 

Le mot de la fin : consommation locale = responsable ?

Pour Jules Petras, le Made in France met tout le monde d’accord : impact social, sur l’emploi, impact écologique, la qualité, la durabilité, l’innocuité. 

Ludvina Sanchez nuance : "ça n'est pas suffisant,  il faut avoir plutôt une vision générale. Le local correspond à une proximité dans tous les sens du terme : c'est-à-dire bien connaître ses collaborateurs." En effet, on peut collaborer avec des personnes plus loin, mais être plus "proche" d'eux et des enjeux qu'en travaillant avec un acteur "local", sans proximité dans la démarche engagée.

 

Replay de la conférence :

 

Pour aller plus loin : 

🔎 Made in France : décrypter les labels

🔎 Les vêtements qu'il faut privilégier en "made in France"

🔎 Quels savoir-faire français privilégier ? 

➡Idées cadeaux made in France

Cécile P.

Article rédigé par :

Cécile P.

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